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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/503

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exigeaient les mêmes soins domestiques. Le hasard me la fit rencontrer encore comme elle allait faire les lits au dortoir. Il y en avait trente et quelques. Elle me demanda d’elle-même si je voulais l’aider, non pas qu’elle voulût être soulagée de son travail, mais parce que ma société commençait à lui plaire. Je la suivis par un mouvement de complaisance qui eût été bien naturel, quand même je n’aurais pas été poussée par le dévouement religieux qui inspire l’amour de la peine. Quand l’ouvrage fut terminé, et abrégé de moitié par mon concours, il nous resta quelques instans de loisir, et la sœur Hélène, s’asseyant sur un coffre, me dit : « Puisque vous êtes si complaisante, vous devriez bien m’enseigner un peu de français, car je n’en peux pas dire un mot, et cela me gêne avec les servantes françaises que j’ai à diriger. — Cette demande de votre part me réjouit, lui dis-je. Elle me prouve que vous ne songez plus à mourir dans deux mois, mais à vous conserver le plus longtemps possible. — Je ne veux que ce que Dieu voudra, reprit-elle. Je ne cherche pas la mort, je ne l’évite pas. Je ne peux pas m’empêcher de la désirer, mais je ne la demande pas. Mon épreuve durera tant qu’il plaira au Seigneur. — Ma bonne sœur, lui dis-je, vous êtes donc bien sérieusement malade ? — Les médecins prétendent que oui, répondit-elle, et il y a des momens où je souffre tant que je crois qu’ils ont raison. Mais, après