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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/667

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Monseigneur lui baisa la main en pleurant d’aise. Il était véritablement touché de tant de douceur et de tendresse. Puis il frotta ses mains et se frappa sur la bedaine en disant : « Allons, voilà qui est enlevé ! Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Demain matin, votre vieux curé viendra vous confesser et vous administrer. Je me suis permis de l’inviter à déjeuner avec nous. Ce sera une affaire faite, et demain soir vous n’y penserez plus.

— C’est probable », dit ma grand’mère avec malice.

Elle fut gaie tout le reste de la journée. L’archevêque encore plus, riant, batifolant en paroles, jouant avec les gros chiens, répétant à satiété le proverbe qu’un chien peut bien regarder un évêque, me grondant un peu de l’avoir si mal aidé, d’avoir failli tout faire manquer, et nous mettre dans de beaux draps par ma niaiserie ; me reprochant de n’avoir pas pour deux sous de courage, et disant que si l’on m’eût laissée faire, nous étions frais.

J’étais navrée de voir aller ainsi les choses. Il me semblait que fourrer ainsi les sacremens à une personne qui n’y croyait pas et qui n’y voyait qu’une condescendance envers moi, c’était nous charger d’un sacrilége. J’étais décidée à m’en expliquer avec ma grand’mère, car de raisonner avec monseigneur, cela faisait pitié.

Mais tout changea d’aspect en un instant,