Page:Sand - Journal intime.pdf/105

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— Ce n’est pas vrai, tu n’en as pas.

SOLANGE. — Si fait,

— Dis-en donc une.

SOLANGE. — Je t’aime.

— Et puis encore ?

SOLANGE. — J’aime pas l’histoire grecque.

— Et encore.

Solange. — J’ai faim.

— Encore.

SOLANGE. Veux-tu que j’aille jouer au jardin ?

— Va ! voilà assez de pensées pour un jour.


PIFFOËL, seul.

(Il est dans sa chambre, dans la même robe de chambre qu’en l’année 1837, couché sur le même sopha, vis-à-vis la même table et sa plume continue à n’être pas taillée.)


MONOLOGUE

Puisque mon cahier est retrouvé, je vais reprendre mon journal. À la vue de ce dernier, il me vient un tas de pensées.

Le spectre de Buloz se dessine dans un rayon de soleil qui pénètre par la jalousie. Piffoël est en proie à la plus affreuse agitation.