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lains sont plus âgés et plus forts, et en raison de l’exercice auquel ils sont contraints à cause du dressage.

Les élèves de deux ans et demi à quatre ans n’ont pas atteint l’âge voulu pour qu’on exige d’eux un travail continu ; on devra principalement, à cette période, s’occuper de leur éducation afin que plus tard ils puissent être attelés ou montés sans danger. À cet âge, les poulains sont plus faciles à manier ; ils n’ont pas cette force de résistance qui, plus tard, les rend difficiles à dompter.

L’homme chargé de leur éducation étudiera leur caractère : sont-ils timides, il les encouragera par de bons traitements, se gardant bien de les rudoyer de peur de les rendre craintifs et ombrageux ; sont-ils impatients du frein, colères, emportés et, en même temps, fiers et sans méchanceté, il redoublera avec eux de ménagements, attendant patiemment que leur fougue soit passée. Comme moyen extrême, pour rendre, sinon faciles, au moins possibles les premiers enseignements, on pourra diminuer la ration ou n’exercer qu’avant le repas ; il faudra même parfois se résigner à les priver, pendant une ou plusieurs nuits, de repos et de sommeil. On ne saurait croire combien un certain affaiblissement obtenu par ces moyens facilite la tâche de l’éducation.

Celui qui est chargé de dresser les poulains doit savoir se faire comprendre de ses élèves ; il emploiera le châtiment à propos et seulement à la dernière extrémité ; il punira sans cris, sans colère ; d’un grand sang-froid ; après ces rares corrections, il doit revenir d’un air caressant à son système de douceur. Le même procédé est applicable pour réformer le caractère des poulains naturellement fiers, devenus méchants pour avoir été excédés ou battus. En effet, il en est certains qui, ayant été maltraités pendant leur première jeunesse,