Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/326

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prix à ce qui n’est bon à rien ; mais non que tout ce qui est utile a un prix. La plus légère observation aurait suffi pour me donner un démenti ; ma doctrine entière prouve le contraire. Je dis (4e éd., t. 2, pag. 5) : Des besoins des hommes les uns sont satisfaits par l’usage que nous faisons de certaines choses que la nature nous fournit gratuitement, telles que l’air, l’eau, la lumière du soleil. Nous pouvons nommer ces choses des richesses naturelles, parce que la nature seule en fait les frais. (Voilà bien les choses qui possèdent ce que Smith appelle a value in use) comme elle (la nature) les donne à tous, personne n’est obligé de les acquérir au prix d’un sacrifice quelconque. Elles n’ont donc point de valeur échangeable.

Je poursuis en disant : D’autres besoins ne peuvent être satisfaits que par l’usage que nous faisons de certaines choses auxquelles on n’a pu donner l’utilité qu’elles ont, sans leur avoir fait subir une modification, sans avoir opéré un changement dans leur état, sans avoir pour cet effet surmonté une difficulté quelconque. Tels sont les biens que nous n’obtenons que par les procédés de l’agriculture, du commerce ou des arts. Ce sont les seuls qui aient une valeur