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EPITRE.


parfaitement votre Virgile travesti, et qu’en badinant familièrement avec les personnes de sa confidence, il vous empruntait des vers, qu’il plaçoit proverbialement, afin d’égayer la conversation.

Mais plus vos ouvrages me divertissoient, plus j’ai souffert en voyant le désordre qui régnait dans l’arrangement ; et je me suis souvent étonné que pas un éditeur n’eût songé à y remédier. Cependant on peut dire sans exagération, que les pièces de votre recueil n’y étoient pas mieux rangées, que le serait une bibliothèque que l’on viendroit de jetter par les fenêtres. Je les ai tirées de ce cahos, et, pour me servir d’un de vos termes, j’ai renvoyé chacune à sa chacuniere. Soit paresse, soit caprice, vous avez laissé imparfait votre roman comique. Peut être aussi avez-vous voulu imiter ce grand-homme de l’Antiquité, qui commença une Vénus sans l’achever. On a dit de lui :

Si perfecisset, fecerat ille minus.

Quoi qu’il en soit de votre motif, vous avez eu le même succès. Un certain je ne


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