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EPITRE.


que l’on conservât avec soin des monumens qui prouvent que vous êtes un écrivain inimitable. Ainsi je les ai réservées pour un volume, que j’appellerois volontiers l’égoût de votre recueil. C’est là que j’ai relégué la Baronade, la Mazarinade, et la pièce en prose qui l’accompagne dans quelques éditions de Hollande. Peu s’en faut que je n’y aye aussi condamné une de vos Epithalames, où vous avez employé le libertinage des vers Fescennins. Mais j’ai cru qu’un ouvrage aussi court que celui-là, se cacherait dans la foule.

Quelqu’un vous aura peut-être dit que le burlesque est mort avec vous, et que d’une multitude d’ouvrages burlesques qui ont été faits à l’envi l’un de l’autre, il n’y a que les vôtres qui se soutiennent. Cela est vrai de ce burlesque dont vous étiez le modèle. Mais en récompense on en a inventé depuis quelques années une nouvelle espèce, que vous ne connoissez pas. C’est un burlesque déguisé, qui se soutient assez bien en France. Il y a des auteurs, et j’en sai dans l’académie, qui l’employent dans des ouvrages de morale et de piété,


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