Page:Scarron - Oeuvres T1, Jean-François Bastien 1786.djvu/310

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284 LA MAZARINADE ; De ce prodige de fortune. Sans en oublier chose aucune. A toi donc , Calabrois romain , Bon pied, bon œil, et bonne main : Pare le coup que je t'emporte , Ou que le grand diable t’emporte , Et toi mon brave Marigni, Qui plus qu’aucun sur le Zani As décoché mainte balade, Écoute ma Mazarinade.

A la malheure, Mazarin, Du pays d’où vient Tabarin, Es-tu venu troubler le nôtre ! On te prenoit bien pour un autre ; On t’avoit foit mal deviné, Lorsqu’on te croyoit rafiné Et de science, et de pratique : Tu n'es pas un grand politique, Tous tes desseins prennent un rat Dans la moindre affaire d’état. Singe du prélat de Sorbonne, Ma foi, tu nous la bailles bonne ! Tu n’es à ce cardinal duc Comparable qu’en aqueduc. Illustre en ta partie honteuse, Ta seule baguette est fameuse. Outre cette vertu de coq On te tient inventeur du Hoc, Ou beau jeu de trente et quarante ;