Page:Scarron - Oeuvres T1, Jean-François Bastien 1786.djvu/312

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286 LA MAZARINADE. Le vain orgueil d’un pantalon, Et tu n’es qu’un franc étalon, Un vieil bougre enté sur Bardache, El par-dessus tout un Gavache. Ton esprit, esprit de coyon, Pour quelque froide illusion, Que par hazard il a su faire, Dont on a fait un grand mystére, T’a fait, mais je ne sai comment, Succéder à feu maître Armand. Hà, ne tranche plus du ministre. Tu n'étois né que pour le sistre ; Mais la fortune en bonne humeur T’a fait prince, de parfumeur. Casse ta garde de soudrilles, Va-t-en travailler en pastilles, Va-t-en travailler en jasmin, Digne emploi de ta blanche main, Et que ta tête chauve et blonde Se mette à couvert de la fronde : Fuis les arrêts du parlement, Trousse bagage, et vîtement; Que ton altesse Mazarine Craigne le destin de Concine, Va, va-t-en dans Rome étaler Les biens qu’on t’a laissé voler : Va, va-t-en gredin de Calabre , Filocabron , ou Filocabre, Va, va-t-en, repasse les monts;