Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/48

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volontaire constitue à elle seule toute, la sphère de la personnalité, du sujet, du Moi. Il y a là, ce nous semble, solution de continuité ; car, que devient cette activité, qui, à notre insu, s’applique à l’impression sensible, pour la transformer en représentation ? Pour peu que l’on connaisse la marche antérieure de la philosophie sensualiste, on ne s’étonnera pas que, pour ménager cette transition de la réceptibilité, ou de la sensibilité, à la spontanéité, M. Cousin se serve principalement du phénomène de l’attention que nous appliquons volontairement aux sensations. Une seconde manière d’arriver à ce même résultat, nous la trouvons dans une autre Préface de M. Cousin, qu’il a placée en tête d’un ouvrage posthume de M. Maine de Biran[1]. « Condillac et ses disciples, dit-il, expliquent toutes nos facultés par la sensation, c’est-à-dire par l’élément passif. Pour eux, l’attention est la sensation devenue exclusive ; la mémoire, une sensation prolongée ; l’idée, une sensation éclaircie. Mais qui éclaircit la sensation pour la convertir en idée ? Qui retient ou rappelle la sensation pour en faire un ressouvenir ? Qui considère isolément la sensation pour la rendre exclusive ? Une sensation devenue exclusive par

  1. Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral de l’homme. Paris, 1834.