Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/51

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été retranchée d’abord par l’esprit de système, eût naturellement révélé au philosophe, comme elle le fait au genre humain, toutes les grandes vérités que le scepticisme ne peut ébranler, que le mysticisme défigure, et notre propre existence, attachée à la volonté, et celle de la nature extérieure, qui a sans doute de l’analogie avec le moi, mais qui en diffère aussi, et au-dessus du moi et du non-moi, une cause première et souveraine, dont la cause personnelle et les causes extérieures ne sont que des copies imparfaites. » Le principe de causalité et l’idée de substance, à l’aide desquels seulement nous parvenons à la partie dogmatique de la philosophie, qui s’élève au-dessus de l’expérience immédiate, sont fournis par la raison, laquelle n’est encore pour notre auteur, conformément à sa manière de philosopher, qu’un fait, le seul fait de la nécessité ou nous sommes d’admettre avec confiance le principe de causalité et l’idée de substance. Puisque la raison, considérée comme un simple fait, n’est, en définitive, qu’un sentiment, il ne faut pas s’étonner que, selon M. Cousin. elle nous découvre « le vrai, le bien, le beau et leurs contraires, tantôt à tel degré, tantôt à tel autre ; ici, sous la forme du raisonnement et même du syllogisme, qui a sa valeur et son autorité légitime ; là, sous une forme plus dégagée et plus pure, à l’état de spontanéité, d’inspiration, de révélation (à la manière