Page:Schelling - Jugement sur la philosophie de M. Cousin, 1835, trad. Willm.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(10)

de Jacobi). C’est là la source commune de toutes les vérités les plus élevées comme les plus humbles ; c’est là la lumière qui éclaire le moi et que le moi n’a point faite. Faute de reconnaître et de suivre cette lumière, on la remplace par son ombre. On passe à côté de la raison sans l’apercevoir ; puis on désespère de la science, et on se précipite dans le mysticisme, dont toute là vérité est empruntée pourtant à cette même raison qu’il réfléchit imparfaitement et à laquelle il mêle souvent de déplorables extravagances.[1] »

Maintenant que nous avons exposé les principes de M. Cousin d’après lui-même, nous demanderons en quoi donc consiste proprement sa philosophie ? Dans ce que nous venons de citer, on remarque deux parties essentiellement différentes et qu’il est impossible de réunir en une seule et même science. En effet, la première ne sort pas de la sphère de la psychologie et par conséquent de la subjectivité, et trouve seulement dans la conscience la faculté de ces principes universels, à l’aide desquels ensuite une seconde partie, une partie dogmatique et objective, devra prouver l’existence du monde extérieur, celle de notre propre personnalité et celle de Dieu. Or, si cette seconde partie seule mérite le nom de science et de métaphysique, la première peut tout au plus lui

  1. Même ouvrage, p. XXXIX.