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nécessaire. Le Dieu de son système, au contraire, ajoute M. Cousin, est essentiellement cause ; son essence est précisément la puissance créatrice, qui ne peut ne pas produire. Mais s’il en est ainsi, le Dieu de M. Cousin est une cause exactement comme celui de Spinosa. Du moins nous avouons n’en pas voir clairement la différence,

IV. VUES GÉNÉRALES DE M. COUSIN SUR
L’HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE.

Tout ce que M. Cousin a écrit en général, soit ici, soit ailleurs, sur l’histoire de la philosophie et sur la manière de la traiter, est de tout point excellent[1], et porte l’empreinte d’une connaissance profonde, comme on devait s’y attendre de l’ingénieux traducteur de Platon et du savant éditeur de Proclus. Cependant une partie de ce chapitre renferme plutôt des observations exotériques, très-intéressantes du reste, une sorte de confessions de l’auteur sur la marche de son éducation philosophique, sur ses rapports avec ses maîtres et ses prédécesseurs. Quant au reproche qu’il adresse à Jacobi, de séparer la raison de la foi, et de n’avoir pas vu que la source de l’enthousiasme, de la foi, du sentiment, de cette illumination intime qui ressemble à une prophétie est dans la raison même, et que tout cela n’en est qu’une application plus haute et plus pure, il est

  1. Durchaus trefflich.