Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/143

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défigurés par les veilles et la douleur, il se jeta dans mes bras en me disant : cher F***, aimes-tu encore ton ami, ton malheureux ami ? Je vais la perdre ; il faut que je te retrouve. Toujours, toujours le même, cher prince ! m’écriai-je en me jetant à ses pieds ; que ne puis-je donner ma vie pour vous rendre au bonheur ! Il me releva et m’embrassa ; il me serra sur son cœur oppressé ; ses larmes brûlantes mouillèrent ma joue. Il me conduisit ensuite auprès du lit de mort de la malheureuse Séraphina. Jamais, jamais les scènes dont je fus le témoin ne s’effaceront de ma mémoire. Quelle femme étonnante ! Comment peut-on allier autant de grandeur d’âme,