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Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/145

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moi qui n’était pas égaré par l’amour, je ne sais où m’aurait conduit l’émotion de mon cœur ; le prestige dont j’étais environné, cette femme céleste prête à rendre le dernier soupir, un crucifix dans la main, et ses yeux si beaux, si expressifs, prêts à se fermer pour jamais, tournés vers le ciel en lui demandant la conversion de son amant ; ces prêtres, ces flambeaux, cet appareil religieux qui semble ouvrir les portes du ciel au mourant catholique : oui, mon cher comte, il faut en convenir, cette religion parle plus au cœur, élève plus l’âme que la nôtre, qui est trop sèche, trop dénuée de tout ce qui frappe les sens. Le prince à genoux, près du lit de son amie,