Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/199

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pas l’air disposé à aller aux Nouettes ni à Livet). Il commence à faire chaud (32 degrés), je m’en réjouis pour vous autres campagnards…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 11 juillet 1862.


Chère petite, ton père est encore retardé de cinq ou six jours par une reprise d’enflure, causée par une légère fatigue d’hier de pantalon passé, de pied posé, de flanelle enlevée, etc. ; il parait que c’était trop tôt. Oulmont[1] dit que ce ne sera rien. Attendons encore. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Dis-nous (ton père grille de le savoir) si ta cuisinière est revenue ; ensuite, si les petits vont aux Nouettes et si les Nouettes vont à Livet… La pauvre L. de M… est très malade ; on dit même qu’elle se meurt ; sa mère dit oui, son père dit non, et la portière ne dit rien. Ce serait un affreux malheur. On dit aussi que Mme *** a fait des pertes considérables par l’incapacité ou la malhonnêteté d’un homme d’affaires. Elle est bien heureuse d’avoir marié sa fille l’année dernière. — Il fait frais et mauvais ; le vent doit sécher les foins pourtant, à défaut de soleil ; Gaston va assez bien ; je tâcherai de le faire partir pour les Nouettes avant moi, si ton père me retarde trop : il a besoin de repos. Il te fait dire de faire gras le samedi sans

  1. Le médecin.