Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

scrupule, car l’Indult est en route et le Nonce a dit hier qu’on peut profiter de la permission dès qu’elle est promise. Le duc de Morny est content, le Maître aussi ; l’Impératrice ne l’est pas ; elle mourra à la peine… Les P… vont bien ; la mère végète ; les gendres attendent ; les filles élèvent leurs enfans… Adieu, ma chère petite minette.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 14 juillet 1862.


Chère petite…, la chaleur commence sérieusement depuis deux jours : c’est la nuit que je m’en plains le plus ; l’entresol avec des tapis est très brûlant ; de jour, je ne bouge que pour aller dîner chez Gaston. J’irai demain, à neuf heures, après la messe, chez Sabine… Je pense que le mariage Veuillot est un affreux canard ; c’est impossible que Louis Veuillot, le _grand, le généreux, le désintéressé, y donne les mains. Tu as vu que la princesse Clotilde a un commencement de fièvre puerpérale ; elle va mieux depuis les sangsues; et, comme elle nourrit, ce sera un préservatif contre la mort. On ne dit pas le chiffre des pertes subies par Mme ***, mais ce doit être considérable, d’après la consternation de la famille… Que Dieu nous préserve de semblables malheurs, d’autant plus cruels qu’ils sont le plus souvent volontaires et causés par un coupable désir d’augmenter une fortune déjà plus