Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/21

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chez moi, non plus qu’Olga ; ne conserveras-tu pas toute ta liberté d’action, ainsi qu’Olga ? N’oublie pas que tu loues l’entresol, que tu ne l’acceptes pas.

Quant à moi, j’aurai le bonheur d’avoir à ma portée mes deux chers enfans, de les remercier dans mon cœur, du matin au soir, d’avoir accepté cette conception un peu égoïste de ma tendresse maternelle et de me trouver débarrassée de cette inquiétude incessante de vous savoir dans la rue.

J’espère un peu, mon enfant, que tu viendras chercher Olga ; alors, si tu ne rejettes pas avec impatience, avec indignation, le moyen que je t’indique, nous en causerons bien à fond et j’espère te prouver que ce parti désespéré pourra être adouci par l’affection que je te sais pour moi et par celle que tu portes à Olga. Ni elle ni moi ne pourrons jamais oublier ta condescendance en cette occasion.

Adieu, mon très cher et très aimé Émile, je t’embrasse bien tendrement.

Réponds à Olga plutôt qu’à moi : tu seras plus libre avec elle de jurer, pester et maugréer. Crie, mais consens…


――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 14 octobre 1856.


Je n’ai rien à te dire, ma chère Minette, et pourtant je te parle ; ton départ[1], qui date de vingt-quatre

  1. Pour passer deux mois dans le Midi