Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 21 août i858.


J’ai reçu ta lettre en allant à la Visitation, chère petite. Je te remercie beaucoup des détails qu’elle contient, et je regrette beaucoup que cette sotte bonne nourrice ait attendu jusqu’au dernier moment pour te faire faux bond. J’attends la protégée d’H…; si je puis l’emmener, je le ferai, tu peux en être certaine; j’en emmènerais plutôt deux que point. Je t’apporte le bouquet de corsage de Sabine, un immense et admirable bouquet que t’envoie toute la communauté, y compris la nouvelle sœur Jeanne-Françoise de Ségur; ce sera difficile à faire arriver frais; mais… la loyauté m’oblige à m’en charger. Notre cher L. Veuillot est venu. Je J’avais vu hier soir…. Gaston a fait ua excellent petit discours; la cérémonie n’a pas été longue; tout était fini à dix heures et demie. Nous avons déjeuné onze dans le grand parloir Sainte - Chantai ; un déjeuner monstre et excellent. Je t’apporte deux pêches et des noisettes du déjeuner. J’apporte à mon bon gros, cher Jacquot, trois immenses fouets, une voiture attelée ; trois animaux caoutchoucs: cheval, vache, mouton; une cage avec oiseau, et une petite boîte de chocolat. — Ton’père est en pleine révolte contre François[1] ; il veut Paul ou Philippe, ou je ne sais quoi, mais pas François. Je

  1. Mon mari et moi désirions donner ce nom au second fils que nous aurions.