Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/54

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dis comme lui…. J’ai vu hier Andral[1] (pour une fille de cuisine qu’il voulait connaître par moi et qui est une petite coureuse), il croit que Jean est menacé de la poitrine, mais d’une part Andral est le médecin Tant pis, d’autre part Jean ne tousse ni ne crache. Au fait, deux ou trois mois d’air des montagnes ou du Midi lui referont une poitrine solide[2]. Adieu, ma chère Minette, je te quitte pour écrire à Henriette et à Nathalie. Après je me rhabillerai, car je suis en jupon à cause de la chaleur (malgré les ondées); j’irai voir Jean, faire une visite au chocolat à la crème pour un amateur[3], en pastilles pour un gros amour[4]; je rentrerai pour achever mes paquets… M. Veuillot doit revenir ce soir ; il va partir pour le Mans, pour trois jours seulement. Dans deux ou trois jours, l’Univers contiendra un article de lui sur Voltaire. H entreprend la tâche ardue de prouver que Voltaire était bête; garde-moi les Univers, il y a des articles que je veux lire : garde-moi les Mormons[5], mais laisse Élisa les lire. Dis à ta tante Galitzine que j’ai un seul tout petit paquet pour elle et une clef. Ne la gâte pas trop ; je n’en pourrais plus venir à bout à mon retour.

  1. Le célèbre médecin.
  2. Ma mère avait parfaitement raison; la santé de notre parent est vite redevenue excellente.
  3. L’ « amateur », c’était moi.
  4. Mon petit Jacques.
  5. Un feuilleton empoignant du Constitutionnel.