Page:Senancour - Rêveries, 1833.djvu/362

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des objets pour lesquels ce ne serait pas assez d’un demi-siècle de réflexions. À la vérité, il regardait alors ces aperçus comme le simple préambule d’un livre auquel il devait consacrer beaucoup plus de temps.

D’après l’intention de ne pas faire réimprimer Obermann, plusieurs passages en avaient été tirés, vers l’année 1808, pour être insérés dans les Rêveries et aussi dans de l’Amour. Obermann au contraire, n’étant pas abandonné[1], il en résulte des répétitions (mais non dans les mêmes termes), pour lesquelles l’indulgence du public est implorée. Tant de remaniemens eurent lieu, et les projets d’édition furent soumis à tant de vicissitudes, qu’il est devenu à peu près impossible d’effacer toutes les traces de ce désordre. L’auteur a du moins pour excuse l’intention positive où il avait été de supprimer Obermann : alors il avait encore en vue à l’égard de ses divers écrits ce que les circonstances ne lui permettront pas d’exécuter.

Il y aurait maintenant quelque chose de plus simple à entreprendre ; mais ce ne sera aussi qu’une idée vaine. Il faudrait abandonner ces ébauches séparées (Obermann, Rêveries, Libres Méditations, etc.), et puisqu’on en dispose, ou sans difficultés, ou du moins comme éditeur, il faudrait en rapprocher plusieurs parties avec un soin sévère, et en composer un volume, un seul. Mais, plus tard quelqu’autre écrivain imaginera dès le principe de réduire

  1. Les lettres d’Obermann ont été réimprimées dernièrement, d’après quelques circonstances particulières dont je pense que ce personnage conservera, dans sa retraite aujourd’hui inconnue, un long souvenir d’amitié.