Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/87

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SCÈNE V.

mure, je pourrai paraître en gentilhomme ; — et, si jamais ma fortune abaissée se relève, — je vous récompenserai de vos bontés ; jusque-là, je reste votre débiteur. —

premier pêcheur.

Quoi ! tu veux jouter en l’honneur de la princesse !

périclès.

Je montrerai la valeur que je puis avoir sous les armes.

premier pêcheur.

Allons, prends cette armure, et veuillent les dieux qu’elle te porte bonheur !

deuxième pêcheur.

Oui, mais écoutez bien, mon ami ; c’est nous qui t’avons taillé cet habillement dans la rude étoffe des vagues ; il doit y avoir pour nous certaines indemnités, certains menus profits. J’espère, monsieur, que, si vous réussissez, vous vous rappellerez à qui vous le devez.

périclès.

Croyez-moi, je n’y manquerai pas… — Maintenant, grâce à vous, me voici revêtu d’acier ! — En dépit de toutes les secousses de la mer, — ce joyau est solidement fixé à mon bras ; — je veux monter un coursier digne d’une si précieuse charge, — un coursier dont les allures délicieuses — fassent s’extasier les spectateur sa chacun de ses pas. — Seulement, mon ami, il me manque encore — une paire de jambières.

deuxième pêcheur,

Nous t’en fournirons ; je te donnerai ma meilleure cotte pour t’en faire une paire ; et je te conduirai à la cour moi-même.

périclès.

— Maintenant, que l’honneur soit l’unique but de mes efforts ! — Ou je me relèverai en ce jour, ou j’accumulerai malheur sur malheur.

Ils sortent.