Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1873, tome 10.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

truction qu’il absorba comme nous absorbons l’air, — aussi vite acquise que présentée, — et qui lui permit dans son printemps même de porter une moisson ; il vécut à la cpiir, ;— ce qu’il est rare de faire, — très-loué, très-aimé, modèle pour les plus jeunes, pour les plus mûrs miroir où ils pouvaient corriger leurs défauts ; mis en face des plus graves, il présentait le spectacle d’un enfant qui conduirait des radoteurs : quant à la maîtresse pouf laquelle il est maintenant banni, — son propre prix à elle proclame à quel point elle estimait sa personne et sa vertu ; son choix permet de découvrir en toute vérité quel genre d’homme il est.

SECOND GENTILHOMME. — Je l’honore rien que sur votre rapport. Mais, dites-moi, je vous en prie, est-ce qu’elle est l’unique enfant du roi ?

PREMIER GENTILHOMME. — Son unique enfant. Il avait deux fils ; — si cela vaut la peine que vous l’appreniez, apprenez-le ; — l’aîné avait trois ans, et le second était encore dans ses langes, lorsqu’ils furent volés dans la chambre de leur nourrice ; et jusqu’à cette heure, on n’a jamais pu soupçonner où ils avaient été emportés.

SECOND GENTILHOMME. — Combien y a-t-il de temps, de cela ?

PREMIER GENTILHOMME. — Quelque vingt années.

SECOND GENTILHOMME. — Comment ! les enfants d’un foi ont pu être ainsi enlevés ? ils ont pu être, si négligemment, gardés ! et la recherche a pu être assez peu active pouf iqu’onn’ait pas découvert trace d’eux !

PREMIER GENTILHOMME. — Quelque étrange que cela soit, ou quelque moquerie que mérite cette négligence, le fait n’en est pas moins certain, Seigneur ;

SECOND GENTILHOMME. — Je vous crois parfaitement.

PREMIER GENTILHOMME. — Il nous faut nous retirer : voici venir le gentilhomme en question, la reine et la princesse. (Ils sortent.)

Entrent LA REINE, POSTHUMUS et IMOGÈNE.

LA REINE. — Non, soyez bien assurée, ma fille, que je