Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1873, tome 10.djvu/68

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CYMBELINE. — L’exil de son favori est trop récent ; elle ne l’a pas encore oublié : un peu de temps, encore sera nécessaire pour effacer l’empreinte de son image, et alors elle est à vous.

LA REINE. — Vous êtes très-redevable au roi qui ne laisse, passer aucune circonstance de nature à vous faire obtenir sa fille. Prenez sur vous de lui faire la cour selon les règles, et soyez toujours prêt à saisir les occasions ; que ses refus ne fassent qu’accroître votre zèle à la servir : ayez l’air d’exécuter comme par impulsion irrésistible ces devoirs que vous lui rendez ; obéissez-lui en toute chose, excepté lorsque ; ses ordres auront pour but de vous congédier ; là-dessus soyez insensible.

CLOTEN. — Insensible ! non pas.

Entre UN MESSAGER.

LE MESSAGER. — Qu’il VOUS plaise, Sire, d’apprendre l’arrivée d’ambassadeurs de Rome ; l’un d’eux est Caïus Lucius.

ÇIMBELINE. — Un noble personnage, bien qu’il vienne à cette heure dans un dessein de violence ; mais ce n’est en rien sa faute : nous devons le recevoir, comme il convient à la dignité de celui qui l’envoie ; et quant à lui-même. personnellement, les services passés qu’il nous a rendus nous invitent à le mieux accueillir encore. — Notre chef fils, lorsque vous aurez souhaité le bonjour à votre maîtresse, venez nous rejoindre, la reine et nous ; nous aurons besoin de vous, employer, auprès de ce Romain, — Venez, notre reine. (Sortent Cymbéline, la Reine, les Seigneurs et le messager.)

CLOTEN. — Si elle est levée, je lui parlerai ; sinon, qu’elle dorme encore et qu’elle rêve. — Avec, votre permission, holà ! (Il frappe à la porte d’Imogène.) Je sais que ses femmes sont avec elle : si je dorais la main de quelqu’une d’elles ? C’est l’or qui achète entrée ; ; souvent il l’obtient ;. oui certes, et souvent il amène les suivantes de Diane à se mentir à elles-mêmes, et, à conduire leur biche à l’embuscade du braconnier ; c’est l’or qui fait tuer