Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1873, tome 10.djvu/79

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vice, mais elles sont toujours à échanger un vice vieux d’une minute, contre un vice qui n’est pas de moitié aussi vieux. Je veux écrire contre elles, les détester, les maudire : — et cependant il est bien plus habile à une solide haine de prier pour qu’elles agissent à leurs têtes : les diables eux-mêmes né peuvent pas les châtier mieux qu’elles ne se châtient. (Il sort[5].)


ACTE III.

SCÈNE PREMIÈRE.

Une salle d’état dans le palais de CYMBELINE.
Entrent d’un côté, CYMBELINE, LA REINE, CLOTEN

et DES SEIGNEURS ; de l’autre, CAIUS LUCIUS

et les personnes de sa suite.

CYMBELINE. — Maintenant, parle ; que nous veut Auguste César ?

LUCIUS. — Lorsque Jules César, — dont l’image vit encore dans le souvenir des hommes comme si elle était présente à leurs yeux, et qui sera éternellement pour leurs langues et leurs oreilles matière à parler et à écouter, — vint dans cette Bretagne et la conquit, Cassibelan, ton oncle, — tout aussi fameux par les louanges de César que par les exploits qui les lui méritèrent, — accorda à Rome un tribut annuel de trois mille livres, tribut que dans ces derniers temps tu t’es abstenu d’acquitter.

LA REINE. — Et que, pour couper court à cet étonnement, il s’abstiendra d’acquitter toujours.