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Le Conte de l’Archer.

guer un fort bataillon d’infanterie bien équipé, à en juger par l’éclat des cuirasses et au rayonnement des casques ; quelques cavaliers l’accompagnaient, dont deux se mirent en reconnaissance et commencèrent à explorer la campagne.

— Ne bougez pas, compagnons, et serrez-vous le long des arbres, dit le capitaine, que ces mécréants ne nous voient ! Car ils sont plus nombreux que nous et nous feront grand mal s’ils nous attaquent, malgré que nous ayons l’avantage de la position.

Mais il était bien tard peut-être pour émettre ce sage avis, car les deux cavaliers, ayant aperçu peut-être la silhouette de la couleuvrine qu’on n’avait pas eu le temps de masquer, ou simplement le tressaillement qui se fit dans le feuillage pour effectuer le mouvement ordonné, tournèrent subitement bride et, au grand galop de leurs montures, revinrent faire part de leur découverte au gros de la troupe.

— Bon courage, mes enfants ! reprit le capitaine, mais il va falloir vous défendre vaillamment ! Car je vois que l’attaque est prochaine à l’émoi que manifeste l’ennemi. Çà, mon père, dites à ces braves gens quelques réconfortantes paroles, durant que j’affermis sur mes épaules et autour de