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Chroniques du Temps passé.

ailes, pendant que les hommes armés de lances et de pertuisanes se massaient au centre de façon à former une muraille vivante. Un cavalier reconnaissable à la blancheur de son panache passa plusieurs fois devant le front de la petite armée, pour l’encourager, sans doute, et s’assurer en même temps de sa bonne tenue.

Puis le tout se mit en marche, s’avançant droit vers la partie du plateau que des arbres ne masquaient pas, quelques archers seulement faisant à droite et à gauche un mouvement circulaire, sans doute pour atteindre et poursuivre au passage, de leurs flèches, les fuyards qui tenteraient de s’échapper par les taillis.

— Dieu soit loué ! s’écria le capitaine, je ne leur vois pas d’artillerie !

Et se tournant vers Tristan qui avait complètement perdu la tête :

— Ce sera toi, fit-il, qui décideras le sort de la journée.

Et l’on se mit à charger la couleuvrine, entassant les projectiles dans son canon rouillé.

— Ne va pas, au moins, reprit le capitaine, faire feu à l’aventure. Nous tiendrons ces mécréants éloignés de nous, aussi longtemps que possible, avec nos arbalètes, et c’est seulement quand ils