Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/163

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Quatre-vingts ans, déjà, que ce beau nom sonore,
Secouant dans l’azur des fanfares d’aurore,
Traînant des étendards à l’Orient vermeil,
Réveilla l’art français de son trop long sommeil !

Sur les autels brisés la Nuit était venue,
Que déchirait d’éclairs la fureur des combats,
Quand, soleil radieux, tu rajeunis la nue,
Proclamant que l’art seul est un maître ici-bas !

Sur le seuil tourmenté de ce siècle farouche,
Ainsi qu’un feu du ciel qui fait pur ce qu’il touche,
Lumineux et puissant, tu mis ton pied vainqueur,
Et la France sentit s’apaiser son grand cœur.

Car tu portais aux plis de ta robe étoilée,
Prophète au front pensif parmi les fronts élus,
L’oubli des deuils sanglants de la France voilée
Et l’éternel pardon des âges révolus.