Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/166

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La jeunesse du cœur rit encor sur ta bouche,
Ô frère des proscrits qui connus leur chemin,
Et, du lit de lumière où ta splendeur se couche
Rayonne ta pitié sur tout le genre humain !

Tu ne descendras pas sous quelque mer profonde,
Flambeau d’un jour plus long que tous nos jours mortels :
Car la gloire te pose à l’horizon du monde,
Comme un ostensoir d’or au faîte des autels !

La brume des encens auréole d’hommage
Le superbe couchant de tes ans glorieux,
Et, d’un nimbe de pourpre, entoure ton image
Dont l’éblouissement effare encor nos yeux !

Car, ô Maître, en Toi seul, vit l’honneur de la lyre
Qui sentit, tour à tour, sous ton doigt souverain,
Devant le livre ouvert, où les temps viendront lire,
Vibrer ses cordes d’or et ses cordes d’airain !