Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/98

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Effaçait la douceur sur mes lèvres en feu.
Mais aujourd’hui je sais la caresse suprême
Que ferment tes bras nus ! — Voilà pourquoi je t’aime
D’un amour sans mesure et plus qu’on n’aime un Dieu.

                      ***

Il me semble parfois que je t’ai reconnue,
Tant tu sembles pareille à mon Rêve immortel.
Tu m’apparus jadis sur quelque antique autel,
Où rayonnait Vénus éblouissante et nue.

Des cieux doux et lointains d’où mon âme est venue
Tu redescends ainsi qu’un astre fraternel,
Fantôme radieux, souvenir éternel
Des chères visions écloses sous la nue !