Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/277

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haches (qu’on brandit dans les pantomimes) ; (ces accessoires ne constituent que) la dernière partie de la musique ; aussi sont-ce des jeunes garçons qui en jouent. (De même), si l’on fait rentrer dans les rites les actes qui consistent à étaler la natte inférieure et la natte supérieure, à disposer les coupes pour le vin et les étals pour les viandes, à ranger les vases en bambou et en bois, et aussi à monter et à descendre, (ces actes cependant ne constituent que) la dernière partie des rites ; aussi sont-ce des fonctionnaires subalternes qui s’en occupent. Le maître de musique ne sait que distinguer les notes et les paroles (des chants) et c’est pourquoi il se tourne vers le nord en jouant des instruments à cordes[1] ; le prieur ancestral ne sait que distinguer les rites du temple ancestral et c’est pourquoi il vient après le représentant du mort[2] ; le prieur suivant les rites de la dynastie Chang ne sait que distinguer les rites funéraires et c’est pourquoi il vient après celui qui mène le deuil.

Ainsi donc, celui qui réalise la vertu est placé au haut (de la salle) ; celui qui réalise la technique (des rites et de la musique) est placé au bas (de la salle) ; celui qui accomplit la conduite vertueuse passe le premier ; celui qui accomplit les actes (des rites et de la musique) passe le dernier. C’est pourquoi les anciens rois

  1. Le maître de musique ne connaît que la technique, et non l’esprit et le sens de la musique ; c’est pourquoi il se tourne vers le nord comme un sujet. Le prince au contraire se tourne vers le sud et c’est lui qui comprend la musique dans son essence, et non plus seulement dans sa forme extérieure.
  2. On appelait ch?u « cadavre », la personne qui, dans les rites des sacrifices aux ancêtres, représentait le défunt. Cette personne était comme le centre de toute la cérémonie et c’est pourquoi elle venait avant le prieur ancestral qui ne faisait que régler l’exécution matérielle du rite.