Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/292

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appelle la musique. Il est dit en effet dans le Che (King) Paisiblement s’éleva l’air de sa vertu ; Sa vertu put illuminer (l’univers) ; Elle put l’illuminer et elle put (étendre ses bienfaits aux) autres êtres ; Capable de diriger, capable de gouverner, Il régna sur cette grande contrée ; Il put créer la soumission ; il put faire qu’on l’imitât. Lorsque ce fut le tour du roi Wen, Sa vertu ne laissa rien à désirer ;

Il reçut les faveurs de l’Empereur céleste. Et les transmit à ses descendants.

« (L’air de la vertu) est donc bien ce dont il est parlé ici. Or, ce qu’aime Votre Altesse, ce sont les airs de dépravation.

Le marquis Wen dit :

— Permettez-moi de vous demander d’où viennent les airs de dépravation ?

Tse-hia répondit :

— Les airs du pays de Tcheng se plaisent aux excès et débauchent l’esprit. Les airs du pays de Song font les délices des femmes et anéantissent la volonté. Les airs du pays de Wei sont vifs et mobiles et troublent l’esprit. Les airs du pays de Ts’i sont violents et excessifs et rendent arrogant. Ces quatre sortes d’airs excitent aux passions charnelles et nuisent à la vertu ; c’est pourquoi on n’en fait point usage aux sacrifices[1].

  1. Nous avons parlé plus haut (note 238) des airs de Tcheng et de Wei ; les poésies du pays de Ts’i forment le huitième livre de la section Kouo fong du Che King ; quant aux poésies du pays de Song, elles sont très vraisemblablement celles qui forment le douzième livre du Kouo fong, sous le nom de poésies de Tch’en. — Tandis que la plupart des poésies du Che King étaient chantées lors de certains rites, les poésies des quatre États de Tcheng, Wei, Song et Ts’i étaient jugées indignes de cet honneur et on n’en faisait point usage aux sacrifices,