personne) ; pour un homme tel que moi, quel est le chant approprié ?
Maître I répondit :
— Je ne suis qu’un humble artisan et suis indigne qu’on me demande ce qui est approprié ; permettez-moi de vous réciter ce que j’ai entendu dire, et vous-même, mon fils, vous apprécierez. Ceux qui sont généreux et calmes, doux et corrects doivent chanter le Song ; ceux qui sont magnanimes et calmes, pénétrants et sincères doivent chanter le Ta ya ; ceux qui sont respectueux, modérés et qui aiment les rites doivent chanter le Siao ya ; ceux qui sont corrects, droits, purs, intègres et humbles doivent chanter le (Kouo) fong ; ceux qui sont corrects et droits, bons et affectueux doivent chanter le Chang ; ceux qui sont doux et placides mais capables de décision doivent chanter le Ts-i[1]. En chantant ainsi, chacun se rend droit et déploie la vertu (qui lui est propre) ; quand l’homme s’est ainsi mis lui-même en mouvement, le Ciel et la Terre lui répondent, les quatre saisons sont en harmonie, les planètes et les étoiles sont bien réglées, les êtres divers sont entretenus en vie.
« Ce qu’on appelle Chang, ce sont les airs qui nous viennent des cinq empereurs ; des hommes du pays de Chang[2] les retinrent dans leur mémoire et c’est pourquoi on les nomme Chang. Ce qu’on appelle Ts’i, ce sont les airs qui nous viennent des trois (premières) dynasties ; des hommes du pays de Ts’i les retinrent dans leur mémoire et c’est pourquoi on les nomme Ts’i. Celui qui comprend bien les poésies du Chang, lorsqu’il sera aux