Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/308

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(met l’homme) en harmonie avec la sagesse parfaite. La musique est donc ce qui, à l’intérieur, soutient le cœur devenu parfait, et ce qui, à l’extérieur, établit les distinctions entre le noble et le vil. En haut, on s’en sert pour les sacrifices dans le temple ancestral ; en bas, on s’en sert pour transformer la multitude du peuple.

Le luth k’in est long de huit pieds et un pouce ; c’est la dimension correcte. La corde la plus grande est celle qui rend le son kong ; elle se trouve placée au centre ; elle est le prince ; (la corde qui rend la note) chang s’étend à côté d’elle, à droite ; les autres cordes, grandes ou petites, se succèdent les unes aux autres et ne manquent pas à l’ordre de succession qui leur est propre ; alors les situations respectives du prince et des sujets sont correctes. L’audition de la note kong rend les hommes doux et tolérants, larges et grands ; l’audition de la note chang rend les hommes rigides et corrects et leur fait aimer la justice ; l’audition de la note kio rend les hommes compatissants et affectueux envers autrui ; l’audition de la note tche fait que les hommes se réjouissent de ce qui est bien et se plaisent à la bienfaisance ; l’audition de la note yu fait que les hommes restent dans l’ordre et aiment les rites.

Les rites entrent du dehors ; la musique sort du dedans. C’est pourquoi le sage ne saurait un seul instant s’écarter des rites ; s’il s’écartait des rites pendant un seul instant, il n’y aurait plus au dehors que des actes de cruauté et d’arrogance ; (le sage) ne saurait un seul instant s’écarter de la musique ; s’il s’écartait de la musique pendant un seul instant, il n’y aurait plus au dedans que des actes de débauche et de perversité. Ainsi, les airs musicaux sont ce par quoi le sage entretient la justice.