Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/312

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se produisent ; quand il est irrité, sa piqûre empoisonnée s’applique (à celui qui l’irrite). C’est là l’ordre normal des sentiments et du naturel.

Autrefois Hoang-ti eut à combattre à Tchouo-lou[1] pour arrêter la calamité du feu[2] ; Tchoan-hiu eut à livrer bataille contre Kong-kong pour apaiser le fléau de l’eau[3] ; T’ang le victorieux eut à infliger le châtiment de Nan-tch’ao[4] afin de mettre fin aux troubles des Hia. La prospérité et la décadence se succédèrent alternativement. Ceux qui furent vainqueurs et dirigèrent les affaires, c’est du Ciel qu’ils en reçurent (le mandat). A partir de ce moment, les hommes illustres fleurirent les uns après les autres : Tsin se servit de Kieou Fan[5] et Ts’i employa Wang-tse[6] ; Ou employa Suen Ou[7]. (Ces royaumes) développèrent et éclaircirent les lois de la guerre ; les récompenses et les châtiments furent d’une absolue certitude ; en définitive, (ces royaumes eurent l’hégémonie parmi les seigneurs ; ils réunirent dans leurs mains les hommes de valeur des divers États ; quoiqu’ils n’aient pas atteint à (la hauteur que révèlent) les proclamations et les harangues[8] des trois dynasties, cependant ils étaient, personnellement

  1. Cf. tome I, n. 01.117.
  2. Le rebelle Tch’e-yeou, que Hoang-ti vainquit à Tchouo-lou représentait l’influence du feu.
  3. Cf. tome I, n. 00.132.
  4. D’après le Chou King, T’ang le victorieux exila Kie, le dernier souverain de la dynastie Hia à Nan-tch’ao. Cf. tome I, n. 02.332.
  5. Kieou Fan est cité vers 640 avant J.-C. Cf. Mémoires historiques, chap. XXXIX.
  6. Wang-tse Tch’eng-fou est un général cité à la date de 649 avant J.-C. Cf. Mém. hist., chap. XXXII.
  7. Suen Ou fut au service du roi de Ou, Ho-lu (514-496 av. J.-C.). Cf. Mémoires historiques, chap. LXV.
  8. Les proclamations et les harangues du Chou King.