Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/35

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(Les États de) Ts’i, Tsin, Ts’in et Tch’ou[1] étaient fort peu importants au temps de la prospérité des Tcheou ; tel avait un fief de cent li ; tel autre, un fief de cinquante. Tsin se retrancha dans la région des trois Ho[2] ; Ts’i s’appuya sur la mer orientale ; Tch’ou fit du Kiang et du Hoai ses limites ; Ts’in profita de la forte position de Yong[3]. Ces quatre royaumes prospérèrent l’un après l’autre et, à tour de rôle, eurent l’hégémonie ; tous les (seigneurs des) grands fiefs que (les rois) Wen et Ou avaient donnés en guise de récompense les redoutèrent et leur furent soumis.

Aussi, lorsque K’ong-tse exposa la conduite qui convient à un roi, il s’adressa à plus de soixante-dix princes sans qu’aucun pût se servir de lui ; c’est pourquoi, il observa à l’ouest la maison des Tcheou et fit une récension des anciennes traditions des mémoires des historiens[4] ; il les mit en œuvre pour (le pays de) Lou[5] et arrangea[6] le Tch’oen ts’ieou. En haut, il prend pour point de départ (le duc) Yn ; en bas, il va jusqu’à la capture du lin[7] sous le duc Ngai ; il condensa le style narratif ; il supprima les répétitions ; il fixa ainsi une règle de justice ; la conduite qui convient à un roi fut (exposée

  1. Ces quatre royaumes furent les plus puissants parmi ceux des douze seigneurs.
  2. Cf. tome II, n. 08.240. , et p. 535. , n° 10, 11, 13.
  3. Cf. tome II, n. 06.505. — Se-ma Ts’ien explique comment ces quatre États, quoique faibles au début, purent devenir tout-puissants.
  4. Cf. tome I, Introduction, n. 175.
  5. C’est-à-dire que ce furent les règnes des ducs de Lou qui servirent de trame au tch’oen-ts’ieou’’.
  6. Le terme dont se sert ici Se-ma Ts’ien n’implique pas que Confucius ait écrit la chronique qui lui est attribuée ; ce terme conviendrait plutôt à une simple recension de documents déjà existants.
  7. En l’année 481 avant J.-C.