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LA CONVERSION DE LANDRY

jeunes se colletaient ; les anciens même, entraînés par l’enthousiasme, projetaient par dessus leurs têtes leurs larges chapeaux de paille tressée. Capistran parla de s’acquitter illico. Les congratulations et l’admiration, se partageaient entre l’attelage de Tiquenne, qui venait d’enregistrer un nouveau succès, et Thomas, dont la force herculéenne se révélait aux yeux de ses concitoyens. « C’est que », expliquait-il gauchement, intimidé par son triomphe, « on n’a pas brouetté la brique pendant quatre années sans se raffermir les muscles. »

Aux travailleurs s’étaient jointes les femmes, attirées par la curiosité, et dont les regards admiratifs s’attachaient au héros de cette prouesse. Les compagnes de Léontine se signalèrent la rougeur qui empourprait ses joues et l’intérêt qu’elle prenait à tous les détails du récit.

« Mes amis, si vous voulez bien approcher, c’est l’heure de la soupe », intervint le maître.

Sur cet appel opportun, les groupes prirent le chemin de la maison où fumaient déjà sur une table immense des mets abondants et affriolants. Un arôme exquis dégagé des pâtes chaudes, des viandes et du potage aux fines herbes envahit l’odorat des invités. Les accortes filles avaient vite repris leurs fonctions de ménagères, pendant que des retarda-