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LE PETIT MONSIEUR

André hésita. Un moment il eut l’envie folle de jeter l’épi qu’il tenait à la tête de celui qui le raillait là-bas, du regard, mais il se contint. Rapidement il se pencha vers sa voisine, l’embrassa sur les deux joues, puis regarda autour de lui avec défi. Il y eut un moment de surprise, puis tous les yeux se tournèrent vers Yvonne qu’on venait de voir à deux pas du groupe, mais qui tournait le dos, maintenant et paraissait très occupée. Encore une fois les époux Servan se regardèrent, une immense surprise dans les yeux.

Le tas de maïs était presque épuisé. Servan s’avança :

— C’t’assez pour l’moment. Un quart d’heure de r’pos, puis viendra l’réveillon. Amusez-vous un peu.

Un brouhaha et les invités se levèrent, se secouèrent, s’éparpillèrent un peu partout, les uns s’empressant de sortir, les autres organisant un quadrille ou se poursuivant de pièce en pièce. André suivit Leroux qui sortait en chantonnant.

— Leroux, lui dit-il, quand il l’eut rejoint, « tu vas me faire le plaisir de te mêler de tes affaires, hein ? Je ne veux pas…

— Tiens ! Mais c’était pour s’amuser que j’ai fait ça ! répondit Leroux.