Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/247

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ISMÈNÈ.

Si tu le peux, pourtant ; mais tu tentes au delà de tes forces.

ANTIGONÈ.

Je m’arrêterai donc quand je ne pourrai faire plus.

ISMÈNÈ.

Quand les choses sont au-dessus de nos forces, il convient de ne pas les tenter.

ANTIGONÈ.

Si tu parles ainsi, je te prendrai en haine et tu seras justement odieuse à celui qui est mort. Mais laisse-moi braver ce que j’ose, car, certes, quelque destinée cruelle que je subisse, je mourrai glorieusement.

ISMÈNÈ.

Si cela te semble ainsi, va ! Sache que tu es insensée, mais que tu aimes sincèrement tes amis.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Clarté splendide ! La plus belle des lumières qui aient lui sur Thèba aux sept portes, tu as enfin paru au-dessus des sources Dirkaiennes. Œil du jour d’or ! Tu as repoussé et contraint de fuir, lâchant les rênes, l’homme au bouclier blanc, sorti tout armé d’Argos, et qui, levé contre notre terre pour la cause douteuse de Polyneikès,