Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/313

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Dirai-je vraiment de quelle patrie et de quelle race vous êtes ? Voici, en effet, le vêtement helladien qui m’est très-cher. Mais je désire entendre votre voix. Ne reculez pas, épouvantés de moi, farouche ; mais ayez pitié d’un malheureux homme seul, abandonné, sans amis. Parlez à un homme accablé de maux, si vous venez en amis. Répondez, car il n’est point convenable que vous ne me parliez ou que je ne vous réponde point.

NÉOPTOLÉMOS.

Sache donc ceci d’abord, Étranger, que nous sommes Hellènes, puisque tu veux le savoir.

PHILOKTÈTÈS.

Ô très-cher langage ! Ah ! qu’il me plaît d’entendre parler un tel homme après un si long temps ! Qui t’a poussé ici, ô fils ? Quelle nécessité t’a amené ? Quel dessein ? Quel vent, le plus cher de tous les vents ? Révèle-moi tout cela, afin que je sache qui tu es.

NÉOPTOLÉMOS.

Je suis né dans Skyros entourée des flots, et je navigue vers ma demeure. On me nomme Néoptolémos, enfant d’Akhilleus. Tu sais tout.

PHILOKTÈTÈS.

Ô enfant d’un père très-cher, et né dans une chère patrie ! Ô nourrisson du vieux Lykomèdès ! comment as-tu été poussé ici ? D’où as-tu navigué ?

NÉOPTOLÉMOS.

Maintenant je viens d’Ilios.