Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/314

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PHILOKTÈTÈS.

Que dis-tu ? Tu n’as pas monté avec nous sur les nefs, quand nous sommes partis d’abord pour Ilios.

NÉOPTOLÉMOS.

Et toi, as-tu pris ta part de cette calamité ?

PHILOKTÈTÈS.

Ô fils, ne me connais-tu point, moi que tu regardes ?

NÉOPTOLÉMOS.

Comment connaîtrais-je qui je n’ai jamais vu ?

PHILOKTÈTÈS.

Tu n’as jamais entendu ni mon nom, ni aucun bruit des maux par lesquels je péris misérablement ?

NÉOPTOLÉMOS.

Sache que je ne sais rien des choses dont tu parles.

PHILOKTÈTÈS.

Ô très-misérable et haï des Dieux, puisque le bruit de mon sort n’est parvenu ni dans ma demeure, ni dans Hellas ! Mais ceux qui m’ont rejeté avec impiété se taisent et me raillent, tandis que mon mal s’accroît et que chaque jour le rend plus amer. Ô fils, ô enfant d’Akhilleus, je suis celui — peut-être l’as-tu appris — qui possède les flèches de Hèraklès, Philoktètès, fils de Paias, que les deux chefs de guerre et le roi des