Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/47

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doit agir ? Qu’elle sorte, joyeuse ! Qu’elle éprouve elle-même la joie qu’elle a donnée à mon père.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Voyez, ô enfants, combien promptement s’est accomplie pour nous la parole fatidique de l’ancienne prophétie, qui disait que la fin du douzième mois mettrait un terme aux travaux du fils de Zeus. Tout s’est réalisé comme il était dit. Celui qui est privé de la lumière peut-il, en effet, subir, après la mort, le lamentable esclavage ?

Antistrophe I.

Car si l’inévitable ruse mortelle du Centaure a mordu ses flancs du venin que la mort a engendré et qu’a enfanté le Dragon tacheté, comment verrait-il encore un autre jour, rongé qu’il est maintenant par l’horrible venin de l’Hydre, et que les aiguillons cruels du monstre orné d’une crinière noire le déchirent et le brûlent ?

Strophe II.

Cette malheureuse, ne se doutant point de cela, et voyant la grande calamité qui, à cause de ces nouvelles noces, menaçait ses demeures, n’a pas compris le sens du conseil fatal d’où est venu cet horrible malheur. Et la misérable gémit et verse une pluie de larmes.

Antistrophe II.

Mais les destinées se déroulent et révèlent une grande misère ourdie avec ruse. La source des larmes jaillit ; le mal