Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/511

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ÉLEKTRA.

Réjouis-toi, si cela est de nature à te réjouir.

AIGISTHOS.

J’ordonne qu’on se taise et qu’on ouvre les portes, afin que toute la multitude des Mykènaiens et des Argiens regarde, et que, si quelqu’un d’entre eux était encore plein d’espoir, il désespère du retour de cet homme en le voyant mort, et, revenant à de saines résolutions, accepte mon frein, sans y être contraint par la force ou par le châtiment.

ÉLEKTRA.

J’ai fait ce qui pouvait être fait par moi. J’ai appris enfin à être sage et à me soumettre aux plus forts.

AIGISTHOS.

Ô Zeus ! Je vois la forme d’un homme tué par la jalousie des Dieux. S’il n’est point permis de parler ainsi, je n’ai rien dit. Enlevez ce voile hors de mes yeux, afin que par mes lamentations j’honore mon parent.

ORESTÈS.

Enlève-le toi-même. C’est à toi et non à moi de regarder ces restes et de leur parler affectueusement.

AIGISTHOS.

Tu me conseilles bien, et je ferai ce que tu dis. Pour toi, appelle Klytaimnestra, si elle est dans la demeure.