Page:Sorel - Corso fleuri.djvu/276

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— Vous ne vous moquez donc pas de moi? Je vous ai écrit sans méfiance; je vous ai parlé sim- fement, avec ma petite imagination de jeune fille, en me figurant que, peut-être, un officier trouverait quelque douceur à rencontrer un peu de sympathie… Non, je ne regrette pas ce que j’ai fait… Et, moi aussi, je garderai le souvenir de cette heure… Ah! si j’étais sûre que la lettre de ce matin n’était pas du même auteur que les autres… Mais, si cette Mlle Fernande me mystifiait jusqu’au bout…

Et, soudain, elle reconnut, sur la table, oubliées comme par hasard, les deux lettres, la dernière de Louis et celle de Mlle Caravaillon ; elle s’en empara, les examina tout à tour, compara les deux écritures, puis, se tournant vers Louis, spontanément, elle lui tendit la main.

— Je vous demande pardon d’avoir douté de vous…

Leurs doigts se rencontrèrent et ne se séparèrent pas tout de suite. Ils tremblaient douce ment. Leurs yeux s’interrogeaient.

Tout à coup, le colonel de Trévaîgnac entra :

— Ah ça, mes enfants, s’écria-t-il, de qui parliez-vous donc  ? Je suis enchanté de vous voir, mon cher lieutenant, enchanté. Etes-vous content de votre entretien ? Vous êtes-vous justifié ? Voulez-vous me faire l’amitié de déjeuner ici ? J’attends le fiancé de ma nièce, justement… Eh bien, Defl arJB