Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1UL1DASA. '2 'il

ciel : voilà les éléments invariables de l'épopée indienne. En- core une fois, les défauts n'y manquent pas ; ce sont ceux qui caractérisent en général les œuvres d'art et d'imagination, écloses sous l'ardent. soleil de l'Orient : ce sont l'abus des métaphores et des images, la subtilité et l'afféterie, l'exagé- ration et le faux goût. Néanmoins, la grâce, l'élégance, la fécondité de l'inspiration n'y sauraient être méconnues, et, s'il est excessif et erroné de mettre les monuments littéraires de l'Inde ancienne, je ne dis pas au-dessus, mais au niveau des chefs-d'œuvre classiques de la Grèce et de Rome, il n'y a aucune injustice à les comparer souvent, à les égaler par- fois, aux conceptions souvent romanesques et parfois recher- chées de la muse italienne ou espagnole.

��Kâlidàsa n'était pas uniquement un poète épique, sinon de la taille des Homère et des Dante, du moins de la famille des Apollonius de Rhodes et des Stace. Non seulement il avait abordé l'élégie, le poëme descriptif, le genre didactique même, à ce qu'on assure ; il s'exerça encore dans la littérature dra- matique, et c'est là qu'il a obtenu ses plus brillants succès. Un lui a longtemps attribué le drame de Mâlavikâ cl Agnimi- tra, qui a été traduit ou analysé : en anglais par Wilson, en français par A. Langlois, en latin par Tullberg, en allemand par Webe'r. Ce drame a cinq actes avec un prologue et se passe en douze heures, enchérissant ainsi d'avance sur les rigoureuses formules de l'abbé d'Aubignac. Les personnages sont: Agnimîtra, roi de Vidisa, qui vivait à peu près 160 ans avant notre ère ; ses deux femmes légitimes, Dhârinî et Irâvati ; une jeune esclave qu'il aime, Mâlavikâ ; le brahmane Gotama, confident du monarque, bouffon, complaisant et fort mêlé à l'intrigue de la pièce ; un nain de la cour, deux

16

�� �