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322 ÉTUDES SUR LA LIT l'LUATIRL SANSCRITE.

en français par M. Hippolyte Fauche et tout récemment par M. Regnaud. Un autre Bhàrtri-Hâri a laissé, sous le titre de Bhatti-Kâvya, une épopée grammaticale en vingt-deux chants, consacrée à la mémoire si populaire de l'héroïque Râma ; Djayamangala et Bharatamallika l'ont laborieusement com- mentée. Nous trouvons chez Bhârtri-Hâri cette comparaison recherchée, mais ingénieuse, qui prouve que le jeu de tric- trac était connu jadis dans l'Inde: « Cette case, naguère vide, contient une pièce ; beaucoup d'autres viennent s'y joindre ; puis, d'un seul coup, tout disparaît. C'est ainsi que le Temps et la Mort, faisant rouler successivement le Jour et la Nuit comme deux dés, prennent pour pions les êtres humains, qu'ils jettent à leur gré sur l'échiquier du monde. » Au reste, on sait (et le savant. Fréret, au XVIII e siècle, l'avait constaté dans une dissertation spéciale) que le jeu d'échecs est également d'origine indienne, qu'il passe pour avoir été inventé par un brahmane qui, à la faveur de ce divertisse- ment, essayait de donner des conseils politiques à un des- pote, et que ses différentes combinaisons étaient destinées à représenter les évolutions d'une armée asiatique, avec ses rois, ses ministres, ses soldats, ses chevaux et ses éléphants chargés de tours.

Sanka ou Sankara, un prédécesseur ou un émule d'Ana- créon sur les rives du Gange, en prenant le faux nom d'Amarou, écrivit cent strophes fort légères, que Chézy, chez nous, sous le pseudonyme d'Apudy, interpréta en 1831 ; il composa également un hymne solennel en l'honneur de Siva. Le noble Krishna, un des personnages surnaturels du Mahâ- bhârata et des Puvânas, a été chanté par un poète men- diant, Carnapouraka, mais surtout par Djaya-Dêva, qui vivait un siècle environ avant l'ère chrétienne. Son œuvre, moi- tié dramatique, moitié lyrique, le GUâ-Govinda, n'est pas sans analogie avec les pastorales versifiées de l'Italie, de l'Espagne et de la France au XVI e siècle ; elle a été mise en anglais par William Jones (dans le 3 e volume des Recherches

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