Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout en faisant cette besogne, il murmurait, fredonnait, sifflait, comme un homme qui cherche à se rappeler un air, mais ce qu’il voulait, lui, c’était en composer un.

Pendant tous ces efforts, sa figure était rouge, ses yeux étincelaient comme ceux d’un enfant de cinq ans, à qui on a donné un joujou neuf.

Bientôt il s’assit sur la table, l’épée à la main.

L’air qu’il cherchait se précisait à lui de plus en plus clairement.

Alors il se mit à chanter d’une voix retentissante une chanson en langue gaélique.

Je l’ai traduite ici, non pas en vers, ce que je ne sais pas faire, mais au moins en loyal anglais.

Il la chanta souvent par la suite et elle devint populaire ; je l’ai entendu chanter, et je me la suis fait expliquer il y a de cela bien longtemps.


Ceci est le chant de l’épée d’Alan ;
Le forgeron l’a faite,
Le feu l’a achevée.
Maintenant elle brille dans la main d’Alan Breck.

Leurs yeux étaient nombreux et luisants.
L’œil suivait à peine leurs mouvements.
Nombreuses étaient les mains qu’ils dirigeaient.
L’épée, elle, était seule.

Les daims timides se groupent sur la colline.
Ils sont nombreux, la colline est seule.
Les daims timides disparaissent.
La colline, elle, reste.

Venez à moi, des collines tapissées de bruyères,
Venez des îles de la mer,
Ô aigles, à la vue qui perce au loin.
Voici votre repas.