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I. — Concerts intimes.


« J’aime passionément la musique ! » En s’exprimant ainsi, Voltaire disait une chose vraie de tous points. Il s’était muni d’un clavecin. Cet instrument formait , comme l’est aujourd’hui le piano , l’interprète le plus indispensable des œuvres lyriques en vogue , en même temps qu’il servait de guide et d’appui aux caprices de la virtuosité brillante. La flûte et la guitare , si à la mode alors , ne retentissaient toutefois qu’incidemment dans les salons du philosophe. Pour le violon, il vibrait surtout dans les orchestres de ses petits théâtres.

Voltaire s’était épris du clavecin au point de le préférer au piano, qu’il qualifiait, à son apparition, de chaudron parfaitement anti-musical[1]. Il s’entourait d’une épinette comme d’un ami, d’un confident. Il en fait, dans ses écrits, cent applications : une , par exemple, pour l’e muet final des vers, qui résonne, dit-il, comme les cordes d’un clave-

  1. Voyez le chapitre : Instruments de musique.