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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/85

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blessures s’étant rouvertes, il souffrait si cruellement qu’il ne pouvait rien supporter de lourd ; puis on l’asseyait dans un fauteuil roulant, et on le promenait au soleil dans le parc.

Par une étrange singularité, mon père, qui avait toujours mis à grand luxe et à grand plaisir de tenir merveilleusement ce parc, du moment qu’il se sentit sérieusement malade, défendit absolument d’y faire les travaux même les plus ordinaires et les plus indispensables. On ne pourrait dire l’aspect désolé de ces immenses allées, qui restaient envahies par l’herbe et par les ronces ; de ces charmilles autrefois symétriquement taillées, mais alors abandonnées et poussant au hasard ; de ces massifs de fleurs mortes de l’été, qu’on arrache à l’automne (car nous étions à la fin de cette saison), et qui étalaient partout leurs tiges noires et flétries. Je le répète, rien de plus lugubre que ce spectacle d’incurie et de ruine dans une maison habitée ; car mon père avait étendu les mêmes défenses à propos des moindres réparations journalières : un volet décroché, une cheminée abattue par un ouragan restaient ainsi que le vent les avait dégradés.

Après cette promenade que mon père faisait en silence la tête baissée sur sa poitrine, ayant