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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/86

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ordinairement à côté de lui moi, Hélène ou ma tante, on le rentrait au château, dans son cabinet, que je vois encore, éclairé par trois fenêtres qui donnaient sur le parc, encombré de portraits de famille, de tableaux et de curiosités de prix. Une grande bibliothèque noire occupait tout un côté ; au plafond, pendait un grand lustre de cristal de roche. Mais ce qui donnait aussi à cet appartement un caractère d’indéfinissable tristesse, c’était ce même abandon qui désolait le parc : car les tableaux, les meubles, étaient couverts de poussière ; un valet de chambre ayant une fois, malgré ses ordres, épousseté un peu, mon père se mit dans un tel emportement que depuis on laissa la poussière s’accumuler et les toiles d’araignées tout envahir.

Mon père voulait rester ainsi seul pendant deux ou trois heures, après lesquelles on le revenait chercher pour une seconde promenade, qui seule semblait le sortir un peu de sa morne apathie.

Le but était d’aller voir dans un vaste palis des chevaux en liberté : il y en avait, je crois, sept ou huit, dont trois chevaux de chasse, que mon père avait montés de préférence pendant fort longtemps ; les autres étaient des chevaux